Naoned Citizen a écrit:petit-breton a écrit:Je pense qu'on ne peut pas saisir le sens d'une oeuvre (film ou peinture) sans connaître son histoire.
Pour moi c'est une lecture intéressante mais loin d'être la seule. Tu peux aussi te prendre une grande claque face à une œuvre parce qu'elle fait vibrer un truc chez toi, intellectuellement, mais aussi sur le plan de l'émotion pure. C'est un des trucs très chouettes avec l'art, justement, de se trouver face à un truc qui te remue sans complètement comprendre pourquoi, sans forcément que cela soit lié à l'intention même de l'artiste.
J'avais pas lu une ligne sur Terrence Malick quand j'ai vu la ligne rouge, par exemple. Je ne savais rien de sa façon de filmer, du fait qu'il n'avait pas pondu un film depuis 20 ans. Je ne connaissais pas ses thèmes de prédilection ou sa filmo. Et je me suis pris un camion dans la gueule, alors que mon voisin et néanmoins ami s'est endormi comme un gros rat au bout d'une heure.
Effectivement. L'expérience de grâce artistique. Je pige pas mais ça me touche. Fabuleux (mais trop rare).
Dans le même genre, j'étais tombé sur une rediff nocturne de Underground, sans connaître Kusturica, Bregovic, relativement peu sur l'histoire des balkans et encore moins de la polémique suite à sa palme. Abasourdi.
Je prendrais l'exemple inverse, avec Bruno Dumont. Ses premiers films me semblaient incompréhensibles, et c'est en le lisant et l'écoutant parler de son travail que ça m'a donné envie de les revoir, d'essayer de faire l'effort de comprendre ce qu'il envisageait.