C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans la série au contraire... L'absence des infectés. Le fait que le plus dur à gérer dans cette situation, ce sont les autres "sains" et ta propre folie. Et ça me semble le vrai sujet de la série (cf les deux amants qui vieillissent ensemble et que seuls les pillards viennent vraiment mettre en danger), même si par ailleurs ça rénove un peu le genre archi lessivé, avec cette histoire de champis. C'est d'ailleurs pour ça que philosophiquement, le choix final de Joel se défend (j'aurais fait pareil
), est-ce que la réelle menace c'est l'infection ?
Ca, les décors comme tu dis (que ce soient les paysages de l'ouest américain ou le chaos des villes progressivement regagnées par la végétation, à côté Walking Dead ça fait feuilleton sur F3) et le rythme. Pas de jumpscare toutes les 5 minutes pour éviter l'endormissement. Le temps de poser des détails d'habitude toujours absents (problématique menstruelle en cas de fin du monde, je ne m'y attendais pas mais ça fait la richesse du propos), les trucs drôles (hier, la meuf qui perd les eaux et n'arrivent pas à ouvrir la porte avec les doigts mouillés
), les questions d'ordre logistique (le sac à dos est toujours le bien le plus précieux, avant même le flingue).
Parce que depuis Romero, filmer des zombies c'est montrer une société, comment elle est construite politiquement, comment elle choisit ses élites, ses rebus, ses priorités... Je trouve que ça montre plutôt bien les USA du XXIème siècle, tiraillées entre wokisme et fanatisme religieux, appartenance à des sectes/milices et lien familial/tribal, consumérisme et retour à la nature...