féliré a écrit:sansai a écrit:(South Park c'est de la grosse merde libertarienne. Hop, c'est dit.)
Oui, ça c'est vrai que c'est le gros point noir de Trey Parker et Matt Stone...
Même si aux États-Unis, la politique est quand même quelque chose de particulier. Disons que j'aurais pas les mêmes réactions entre un américain et un français qui tiendraient le même discours. Surement plus indulgent avec l'Américain, je sais pas trop pourquoi...Peut-être la distance
Mais même en prenant les "liberals" pour l'aile la plus à droite (et réellement
libérale, pour le coup) des Obama, Clinton et cie, la citation reste problématique. Dire littéralement qu'on déteste encore plus un Obama qu'un Bush c'est un problème. Et ça en dit long sur qui sont les créateurs de South Park.
Pour le reste : encore une fois, il ne s'agit pas d'incriminer les amateurs de South Park (en tous cas pas
tous les amateurs de South Park), qui l'ont apprécié pour une raison ou une autre à un moment donné ou continuent à l'apprécier.
Sérieusement, qu'est-ce que vous croyez : qu'une personne trans se prive de 99.9% de la production culturelle parce qu'elle est transphobe, invisibilisante, excluante pour lui ou pour elle ? Soyons sérieux deux minutes. Les personnes trans (je prends cet exemple parce qu'il est particulièrement frappant, les personnes trans étant particulièrement minorées, oppressées, invisibilisées) passent leur temps à consommer des œuvres transphobes ou au grand minimum invisibilisantes et excluantes, et à kiffer bon nombre d'entre elles.
Et c'est pareil pour une femme, un ou une noire, etc (qu'ils et elles soient trans ou cisgenres).
Il n'y a pas de censure (
), pas d’œuvre interdite (je suis même prêt à entendre qu'il y a de bons épisodes de South Park qui ont tapé juste sur un sujet particulier sans ressentir le besoin d'y ajouter de l'antisémitisme ou de l'homophobie juste pour affirmer son droit à dire ce qu'on a envie de dire et à se moquer de tout et de tout le monde - après tout même les libertariens ne peuvent pas tout le temps avoir tort).
Juste un droit revendiqué à pouvoir dire quand on estime qu'une œuvre présente des aspects particulièrement problématiques. Et celui d'estimer qu'au bout d'un certain nombre d'aspects problématiques, une oeuvre est merdique.
Mais personne va se retrouver au ban parce qu'il apprécie un truc qui pose problème.
En ce qui me concerne j'apprécie énormément les jeux The Witcher que j'ai poncés à mort des épisodes 1 à 3 (je suis prêt à parier que je totalise plus de 600 heures de jeu sur la trilogie), dont j'ai lu tous les bouquins, alors que je sais pertinemment que les jeux sont hyper misogynes, à l'occasion transphobes, et que les cadres et les communicants du studio CD Projekt Red sont des connards et sont connus pour plusieurs "dérapages" transphobes, notamment. Et j'attends même Cyberpunk 2077 avec une grande impatience.
Il s'agit juste,
a minima, de voir ces choses en face et de ne pas les nier juste parce qu'on apprécie ce qu'ils font (comme de ne pas nier non plus que tout ceci est produit dans un cadre de production capitaliste avec tout ce que ça suppose, particulièrement dans l'industrie du jeu vidéo contemporaine où les devs sont en train de crever de fatigue et de dépression des périodes de "crunch" dont les studios, désormais, vont jusqu'à se vanter sans la moindre vergogne pendant les conventions dédiées au jeu vidéo).
Bon puis, je voudrais pas être taxé de censeur qui dit à quiconque quoi regarder ou non, mais c'est pas non plus interdit à un moment donné de questionner ce qu'on apprécie et de se demander si on l'apprécie pour de bonnes raisons, si on néglige pas trop d'aspects problématiques de cette chose qu'on apprécie, ou si il est temps de passer à autre chose parce que ça fait un peu trop haut de problèmes par-dessus lesquels il faut passer pour arriver à l'apprécier. Mais ça c'est vous qui voyez.