Naoned Citizen a écrit:Financièrement, c'est impossible de rendre les transports en commun gratuit, Féfé.
Tu veux dire que Chateauroux n'existe pas en vérité ?
Cela dit ça m'étonnerait pas plus que ça, j'ai jamais eu de preuve directe de son existence...
En attendant oui ça coute, et Nantes n'est pas Chateauroux (agglo 75 000 h), mais je vois pas pourquoi ce serait impossible, ne serait-ce que parce que ça existe déjà ! Faut vérifier si c'est encore le cas mais a priori c'est aussi le cas à Aubagne (90 000), Compiègne (75 000) et d'autres coins.
Déjà on peut considérer qu'au lieu de subventionner à fonds perdus des entreprises privées, en leur faisant parfois de véritables ponts d'or pour qu'elles s'installent sur telle commune et pas telle autre, sans la moindre possibilité (ni volonté d'ailleurs) de contrôle derrière, les ressources des collectivités pourraient être utilisées à bien d'autres choses (ça éviterait aussi de mettre les territoires en concurrence au plus grand profit des capitalistes, mais passons...). Bon, ça c'est général et ça se pose pour bien d'autres questions autour des "services publics", mais faut bien le dire (c'est pas juste pour embêter TMC).
Par ailleurs, ce que payent les usagers par les tickets et abonnements représente déjà une part minoritaire des budgets des sociétés de transports "publics". Par exemple c'était à peine plus de 13% à Chateauroux avant que la gratuité ne soit mise en place. En vérité c'est déjà les taxes et impôts qui financent très majoritairement. Et il faut voir aussi que les frais de gestion liés justement au besoin de faire payer, de vérifier que les usagers payent bien, etc. sont pas nul et on pourrait sans doute mieux utiliser cet argent (j'ai pas de chiffre sous la main mais ça doit se trouver ; dans tous les cas, au lieu de servir de flics, les contrôleurs pourraient bien continuer à être embauchés par les sociétés de transports publics, mais faire un truc plus utile... je suis sûr que ceux qui conduisent, réparent, etc. seraient pas malheureux de partager leur charge de boulot avec de nouveaux collègues, de voir leurs cadences réduites). Et on peut aussi réfléchir aux coûts externes des modes de transports individuels (en espèces sonnantes et trébuchantes d'abord, mais aussi le "coût environnemental" aussi, même si je suis bien infoutu capable d'expliquer ce que peut vouloir dire des expressions comme "qualité de vie", je peux mesurer en gros ce que veut dire une réduction du bruit et de la pollution de l'air... surtout après un an à Paris
).
Une étude sur la gratuité des transports en commun (y a 180 pages) :
http://www.adetec-deplacements.com/predit.pdfPRINCIPAUX RESULTATS
1 • La gratuité totale dope la fréquentation d’un réseau. A Châteauroux, celle-ci a été doublée. Cette
hausse résulte pour plus de la moitié de reports modaux depuis l’automobile.
2 • La gratuité constitue cependant un facteur d’attractivité des transports urbains parmi d’autres,
auxquels elle ne peut se substituer (amélioration des fréquences, etc.).
3 • En outre, comme toutes les autres mesures en faveur des transports urbains, elle ne peut à elle
seule tenir lieu de politique des déplacements et doit, pour toucher significativement les non
captifs, s’accompagner de contraintes sur l’automobile (circulation et stationnement) et d’un
urbanisme cohérent.
4 • On peut préférer à la gratuité totale la mise en place d’une grille tarifaire très attractive pouvant
inclure la gratuité pour certains publics, notamment les personnes à bas revenus. Cette solution a,
entre autres, l’avantage de laisser une marge de manœuvre financière pour améliorer l’offre.
5 • On peut se poser la question de la légitimité de faire payer l’usage des transports collectifs, alors
que les coûts des autres modes de déplacement sont, pour l’essentiel, pris en charge par la
collectivité (et donc par l’impôt) et peu ou pas par les usagers de ces modes.
6 • Enfin, rendre les transports publics financièrement plus attractifs passe également par une
information sur les coûts réels de la voiture et par une hausse de ces coûts (carburant,
stationnement, péage urbain...).
J'avais jamais pensé au 5e point, c'est pas inintéressant de poser la question comme ça, même si c'est partiellement faux (dans le cas des "autres modes de déplacement" l'infrastructure seule est financée par la collectivité -et encore... les péages ça existe, même en ville-, mais bon que je sache y a pas de bagnoles, ni même de vélos, en libre service ; à moins qu'on considère que leurs coûts soient marginaux).
Par contre je suis totalement contre l'idée qu'il faudrait
volontairement augmenter les coûts pour les utilisateurs de bagnoles... c'est pas comme si tout le monde avait le choix, particulièrement si on n'a pas les moyens d'habiter dans les centres, là où les transports collectifs sont denses.
Et une étude du même bureau d'études sur ce que coûte une bagnole :
http://www.adetec-deplacements.com/cout ... ure_3p.pdf (ils arrivent à moins cher que les Impôts pour le barème des frais kilométriques
http://impotsurlerevenu.org/nouveautes- ... e-2012.php ... qui a priori ne doivent pas sur-évaluer tant que ça...). Dans tous les cas c'est plus de 0,3eur/km (et je vise vraiment la fourchette basse là)... soit 600eur minimum pour l'exemple pris au-dessus par LC et féliré.