8 h. Ascenseur long à venir, arrivée en bas je comprends : il n’y en a qu’un qui fonctionne sur les deux (encore une fois). Je sors par la porte de derrière (= sortie de secours), pour aller plus rapidement au parking : une odeur me prend la gorge : ça pue l’urine (encore une fois).
9 h 30. Je suis revenue chez moi. Passage à ma boîte aux lettres : toujours pas de colis, les vols continuent. Je dois travailler (recherche d’emploi) et « boum » (je ne sais pas quel voisin fait quoi, il casse un mur ?). Bref, ça résonne dans le béton : c’est très désagréable, ça en fait vibrer le sol ! (une fois de plus).
13 h. Je me laisse aller à vouloir écouter les informations en déjeunant : difficile, ça bricole quelque part dans un appartement. Bruit de perceuse pendant 1 heure.
14 h. Je veux faire ma vaisselle : pas de pression (ça veut dire que mes voisins des quatre derniers étages n’ont, eux, plus d’eau courante, une fois de plus !). Donc, impossible de mettre ma lessive en route (ça fait un drôle de bruit comme l’eau n’arrive pas, ou trop peu).
15 h. N’arrivant pas à me concentrer et voulant récupérer de ma mauvaise nuit, j’aspire à faire une sieste pendant 30 minutes : impossible, un des voisins du dessous vient d’arriver chez lui = musique à fond (comme d’habitude !).
16 h 30. Ah, ça doit être la sortie d’école : les rodéos de quads reprennent de plus belle (de 15 mn à 3 heures par jour).
17 h 30. Une course à faire. Pour faire un peu de sport (et éviter de solliciter le seul ascenseur en fonctionnement), je descends par les escaliers : et comme d’habitude je passe à côté de flaques d’urine, d’amas de mégots, de bouteilles vides…Dehors, je passe à côté des conteneurs poubelle : encore une fois, les gens ne sont pas respectueux. Des sacs mal ou pas fermés jonchent le sol, à côté même des conteneurs (qui sont enfin réparés, pourtant, depuis quatre mois), sans parler des cartons, planches… qui ne sont pas mis de l’autre côté de la rue, à l’endroit de dépôt toléré une fois par semaine, la veille du ramassage qui a lieu le jeudi !
18 h. Je veux rentrer chez moi : c’est à moi de m’excuser pour pouvoir passer (monter les escaliers), afin d'arriver devant ma porte d’entrée. Là, deux jeunes n’habitant pas l’immeuble veulent profiter de l’occasion pour rentrer avec moi, je leur dis clairement qu’ils n’habitent pas l’immeuble et j’arrive à rentrer rapidement avant qu’ils ne bloquent la porte. Comme il n’y a qu’un ascenseur et qu’il vient de monter pour le 17e étage, j’attends… Entre-temps, ces jeunes arrivent à se faire ouvrir la porte d’entrée : on se retrouve ensemble dans l’ascenseur (qui sent le shit + cendres + crachats au sol) = sentiment d’insécurité +++, surtout quand on se fait insulter : « On est chez nous ici. C’est quoi cette meuf qui fait sa loi !… »Tiens, ce soir sur le palier, il y a encore deux nouveaux vélos (nouveaux, il faut comprendre : pas les mêmes que la veille, ce sont encore des larcins qui sont planqués par là).Toujours des rodéos, je passe la tête par la fenêtre : pendant que deux quads continuent leur course, le troisième fait demi-tour et s’arrête (mais pas le moteur !), pour ramasser du shit au coin du bâtiment, et le vendre ensuite au mec qui a arrêté sa voiture au milieu de la voie (et n’en a rien à faire s’il bloque la circulation, dont le chronobus !).
23 h 45. Je commence enfin à m’endormir… Ah zut, le voisin est rentré. Musique, avec basses qui résonnent.Cette journée type n’est pas ponctuée de fusillade (ce qui est pourtant fréquent : tous les 4- 6 mois ! Derniers exemples : jeudi 8 octobre, dans ma rue ; vendredi 9 octobre, au centre commercial).Et il faudrait que je sois en pleine forme pour être agréable avec tout le monde, pour pouvoir décrocher un job et, en plus, tenir des propos positifs sur la vie, sur le quartier…Sauf que là, je n’en peux plus ! "