Gui a écrit:Vikingix a écrit:Après, j'ai un rapport très détaché par rapport au travail (ce qui n'empêche pas une forte implication).
La clé de l'épanouissement personnel pour moi
Vikingix a écrit:Pour rappel, il s'agit d'envisager qu'il y ait plusieurs catégories d'intelligence (et non plus une intelligence), sans échelle de valeur, et donc des modes d'apprentissage différents.
Où l'on reparle d'Einstein (qui, soit dit en passant, mérite pour le coup que l'on appelle génie, puisqu'on continue de saluer universellement la pertinence quasi-biblique de ses citations, y compris et même plus volontiers encore lorsqu'elles sont apocryphes).
Plus que de catégories d'intelligence je crois d'ailleurs que l'on peut parler d'intelligence spécialisée*, ou encore de différenciation a-hiérarchique des neurosystèmes* qui a pour le moment (si mes souvenirs sont bons) été étudiée dans certaines écoles publiques américaines, et par certains comportementalistes animaliers ; chez les primates mais aussi chez les bovins je crois, notamment pour tout ce qui concerne la différenciation des systèmes digestifs et l'aspect neurologique de processus qui relèvent autant de l'inné que de l'acquis, comme la rumination et la digestion bovine*. Je renvoie aux nombreuses publications sur le sujet qu'il serait trop long de lister ici.
De fait il est effectivement très séduisant de pouvoir rapprocher les différents « types » humains des différentes « espèces » animales, de rapprocher un enfant A d'un poisson et un enfant B d'un éléphant, parce qu'il est évident que cela rend plus compréhensibles les enjeux. Mais, soit dit en passant, ce sont aussi des choses que les spécialistes anciens de l'éducation connaissaient. La génération de nos grands-parents bien sûr, qui savait déterminer assez rapidement les « manuels » et les « intellectuels » alors qu'on veut aujourd'hui désespérément mettre tout le monde dans le même panier au risque d'ennuyer les premiers et de ralentir les seconds. Mais tout cela était aussi fort bien connu chez les grands penseurs de l'Antiquité gréco-romaine où cette différenciation structurait non seulement les classes de la Cité mais aussi l'inclusion ou non dans l'humanité, la différenciation entre les êtres (y compris antropomorphes) pourvus seulement de
zoè, qui vivent biologiquement et travaillent gratuitement, et les hommes proprement dits, qui vivent aussi leur
bios, leur vie sociale, politique, leur forme-de-vie.
D'une certaine façon, on le voit, ces découvertes scientifiques majeures dont la répercussion est notamment évidente sur les réseaux sociaux et au sein de certains clubs favorisés*, valident une longue tradition philosophique qui (qu'on le veuille ou non) a beaucoup souffert de l'œuvre de personnalités dont l'idéalisme bon teint (je pense à Condorcet, à Benjamin Franklin, sans parler de Schoelcher ou A. Lincoln) a, comme souvent, résulté dans un travail de destruction, de fin d'un système, sans résulter dans une force de proposition, ce qui, au final, est peut-être plus déplorable que le maintien du système préexistant qui a depuis longtemps fait ses preuves.
Je suis d'ailleurs assez navré de constater que les intellectuels et politiques se saisissent bien peu de cette question de l'intelligence différenciée ou spécialisée*.
*
specialized intelligence*
non-hierarchic neurosystemic differentiation*
bullshit* au sens du privilège de la connaissance, sans aucune arrière-pensée sociale, bien entendu
* à l'exception notable, ces derniers temps, de Bruno Le Maire.