par Ker Yojahh » 15 Mai 2014 18:23
Pour ceux qui ont pronostiqué Benfica gagnant.
En 1962, Béla Guttmann lança un vilain sort au Benfica Lisbonne. Qui est-il ? Qu’a-t-il fait ? Pourquoi l’a-t-il fait ? Spacefoot revient sur cette légende à quelques minutes de la quarante-troisième finale de l’Europa League.
Benfica domine l’Europe… mais ça c’était avant.
Béla Guttmann est un ancien défenseur hongrois entre 1919 et 1932. Il devient entraîneur à la fin de sa carrière et a coaché pas moins de 14 clubs dont l’AC Milan, Sao Paulo ou le FC Porto, avant d’arriver dans la capitale portugaise en 1959. L’un des précurseurs du 4-2-4 fera une première année plus que satisfaisante avec les Aguias puisqu’il remportera le titre de champion du Portugal, ce que les supporters attendaient depuis trois ans.
La saison 1960-61 sera marquée par deux évènements. Tout d’abord, lors du mercato estival, Guttmann recrute une future légende du club et même de tout un pays, le jeune Eusebio. Son « mentor » va l’emmener au sommet. Au-delà de la victoire en Primeira Divisão pour la deuxième fois consécutive, le Benfica va rentrer dans l’histoire du football européen. Lors de cette sixième édition de la C1, les lisboètes vont arriver assez facilement jusqu’en finale. Le 31 mai 1961, les portugais remporteront le trophée après s’être imposé 3-2 face au FC Barcelone à Berne. C’est la première fois de l’histoire qu’un club portugais remporte la Coupe des clubs champions !
L’année suivante, Béla fera un nouveau doublé. Le coach hongrois perd le championnat et finira même à la troisième place, mais pour se faire pardonner, il remporte la coupe du Portugal face à Vitoria Setubal 3-0. Trois mois plus tard, le globe-trotter remporte pour la deuxième fois d’affilée, ce qu’on appelle désormais la Ligue des Champions. Le parcours fût un peu plus chaotique pour les coéquipiers d’Eusebio, qui ont eu la lourde tâche de battre l’Austria Vienne (demi-finaliste la saison passée) ainsi que Nuremberg et Tottenham. Au stade Olympique d’Amsterdam, les Aigles vont s’imposer 5-3 dans un match à rebondissement. Les joueurs de Guttmann sont menés 2-3 à la pause et feront quarante-cinq dernières minutes de très grande classe.
Une page se tourne et de la mauvaise des manières
Après ce double succès en C1, Béla Guttmann réclame une grosse prime pour le récompenser. Les dirigeants du club portugais refusent avant d’ensuite accepter d’offrir un peu d’argent à l’entraîneur hongrois. Ce dernier n’apprécie pas la somme reçue, puisqu’elle est inférieure à celle perçue l’année précédente pour avoir remporter le championnat. Il décide donc de claquer la porte.
Vexé et énervé, l’homme né à Budapest va lancer une terrible malédiction au Benfica Lisbonne. Il déclare que tant qu’il n’aura pas reçu la prime qu’il méritait, le SLB ne gagnera plus aucune compétition européenne pendant 100 ans : « A partir d’aujourd’hui et pendant 100 ans, Benfica ne remportera pas une Coupe d’Europe. »
Alors ça peut en faire sourire plus d’un, mais cinquante-deux ans plus tard, les portugais n’ont toujours pas remporté le moindre trophée sur la scène européenne et ce n’est pas faute d’essayer. Depuis ces déclarations, les finalistes de l’Europea League 2014 ont joué sept finales (bientôt huit) et ne sont jamais repartis avec la récompense suprême. Eusebio ira même jusqu’à supplier Guttman sur sa tombe à Vienne, pour qu’il pardonne le Benfica de ne pas avoir su le satisfaire.
Séville ne va pas rassurer les supporters portugais
Dans quelques minutes, les joueurs de Jorge Jésus feront tout pour mettre fin à 52 ans de malheur. Cependant, les statistiques ne risquent pas de rassurer les Encamados, car Séville est à l’inverse du Benfica, une équipe bénit des dieux. En 2006, les sévillans affrontent Middlesbrough pour leur première finale européenne. En battant les anglais 0-4 à Eindhoven, les espagnols remportent la Coupe de l’UEFA. L’année suivante, ils retrouvent l’Espanyol de Barcelone à Glasgow et empochent pour la deuxième fois consécutive la C3 !
Depuis, Séville n’a joué aucune finale de Ligue des Champions ou d’Europa League. Les lisboètes sont prévenus, mais comme dirait le proverbe : « Nul n’est plus chanceux, que celui qui croit à sa chance. »