féliré a écrit:@naoned : Je pensais pas que tu prendrais ça pour toi, clairement.
Je m'adresse évidemment aux types qui changent d'opinion suivant comment ça les concerne.
Ceux qui disent que tricher, c'est pas bien, sauf quand c'est un de leur joueur. Ou alors qui chient sur les équipes défensives et truqueuses (Italie, Portugal au hasard) mais qui s’enthousiasment quand l'équipe qu'ils supportent en fait de même.
Ton paragraphe sur la triche dans le foot, je suis complètement d'accord avec toi. User les moyens dont tu disposes pour gagner contre un adversaire qui t'es supérieur, je comprends, y a pas de problème là dessus. Mais clairement, qui est supérieur en terme de talent à la France aujourd'hui ? C'est ça que je reproche à Deschamps, son pragmatisme extrême de merde là. Y a aucun romantisme, c'est gagner. Point barre.
C'est comme quand Derzak répondait "On joue mal, mais on est quatrième" en conf de presse...
En fait je le prends pas tellement pour moi, hein. Je réagissais plus sur le qualificatif de « scandaleux » que tu utilisais en qualifiant les 20 dernières minutes du match. Après, la question de la supériorité de l’équipe, pour moi, ça ne se pose pas en ces termes.
Tu peux être supérieur, dans l’absolu, en terme de talent, mais être quand même inférieur à certains moment ou sur la totalité du match parce que l’adversaire est mieux organisé, plus expérimenté, est mieux physiquement ou joue avec l’énergie du désespoir.
Pour moi, c’était un peu ça la fin de match hier soir. Les Belges jouent leur peau, alors ils mettent plus d’intensité, prennent plus de risques, font rentrer des éléments offensifs. Ils font reculer De Bruyne, ce qui, tactiquement, change quand même considérablement la donne, tu ne peux pas le laisser tranquillement organiser le jeu depuis le milieu de terrain, il faut aller le chercher.
La réponse de mettre en place un bloc plus bas et donc plus compact est assez logique, en fait. D’autant que ça te permet de miser sur les contres, domaines où tu excelles avec la vitesse de Griezman et MBappé, et la capacité de tes milieux à les trouver en première intention. C’ une réponse tactique assez standard, j’ai un peu de mal à comprendre qu’on puisse s’en offusquer et crier au refus de jeu. D’autant que dans le faits, ça produit plusieurs occasions très nettes pour l’équipe de France, et quasiment aucune pour la Belgique. Alors on peut s’agacer des petits gains de temps à droite à gauche, OK. Mais c’est ni très grave, ni très original.
Après, sur la question pragmatisme/romantisme, j’avoue que c’est un peu secondaire pour moi. Quelle sélection dans ce mondial a proposé un jeu vraiment « romantique », selon tes critères ? Pour moi, toutes les sélections de premier plan sont dans une forme de pragmatisme plus ou moins accentuée.
féliré a écrit:Dans le côté artificiel, y a aussi l’injonction au nom de la nation d’être content, de supporter l'équipe et de surtout fermer sa gueule et éviter toute critique pour "l'intérêt supérieur de la Nation". Ça c'est pas mal chiant. Enfin supporter l'équipe de France...faut surtout montrer que l'être réellement.
Là, plutôt d’accord.
féliré a écrit:Quand tu as le malheur de dire que tu es fan de foot mais tu te fous des compétitions internationales parce que ça a pas mal perdu de son intérêt depuis que les équipes ont perdu, à quelques exceptions près, les spécificités de jeu propre à leur pays et leur vision du foot. Franchement, j'ai aucune "fierté permanente" propre à la France. Je pense que je vais arrêter de me faire du mal avec l'EDF tant que c'est DD qui la drive...Ce que je fais déjà plus ou moins. Là, je parle parce que j'ai des potes qui m'ont proposé de voir le match et que comme un con, j'ai accepté...
C’est marrant, je trouve que les identités sont bien plus diluées en foot de club. Je trouve qu’on retrouve quand même les éléments constitutifs des footballs des différents pays (créativité brésilienne, technique croate, densité athlétique anglaise, culture tactique italienne…) dans une Coupe du Monde. L’équipe de France aussi retrouve ce qui fait réellement son ADN quand elle tourne bien depuis la fin des années 90, c’est-à-dire une grosse solidarité défensive, un potentiel physique important, et quelques individualités offensives de haut niveau, sans proposer un jeu collectif offensif très léché.
Ce que je trouve fascinant dans le foot de sélection au moment des grandes compétitions - et là où je trouve Deschamps très bon -, c’est le défi que ça représente pour un coach de créer, sur deux mois, une équipe cohérente, une vie de groupe qui fonctionne. Mettre en ordre de marche 23 mecs qui jouent dans les plus grands clubs du monde sans que les egos ne perturbent ça, c’est un sacré taf.