Le siècle de l'ancien président du FC Nantes
Maxence 9 ans, aurait bien aimé voir des joueurs de foot à l'anniversaire de son arrière-grand-père Jean Clerfeuille. Président du FC Nantes de 1960 à 1970, Jean Clerfeuille a fêté ses 100 ans, tout comme son épouse Henriette.
Maxence, 9 ans, s'approche de son arrière-grand-père et lui demande s'il y aura des footballeurs au déjeuner. Jean Clerfeuille est celui qui a fait monter la formation nantaise en première division. Mais hier midi au restaurant Le Pont-levis, les retrouvailles sont toutes familiales. Enfants (4), petits-enfants (13) et arrières-petits-enfants (24) sont là pour accueillir Jean Clerfeuille et son épouse Henriette (depuis 78 ans) qui fêtent tous les deux en ce mois de décembre leurs cent ans. Pierre, le petit-fils qui a organisé l'événement avec sa cousine a réussi à surprendre son grand-père. La jeune soeur d'Henriette âgée de 97 ans est là aussi. L'homme conserve une étonnante fraîcheur. Et si vous lui demandez s'il s'intéresse toujours aux Canaris, il répond en toute franchise : « J'ai été président il y a cinquante ans, je ne suis le FC Nantes que de très loin. Forcément, parce que je n'y vais plus. J'ai dépassé l'âge de m'en occuper ! ».
Il engage José Arribas...Lorsque Jean Clerfeuille devient président, les Canaris terminent 14es de la deuxième division. « Ce n'était pas ma vocation », raconte cet ancien agent commercial qui a pris sa retraite à 92 ans et conduit encore sa voiture de temps en temps. « Le club n'avait plus d'argent et il n'y avait plus de dirigeants... Je me suis trouvé embarqué dans le conseil d'administration qui m'a nommé président », se souvient-il. Débute alors une multitude de déplacements dans l'Hexagone pour recruter des joueurs.
... et Philippe Gondet« Avec Henriette nous avons sillonné la France pour voir jouer de jeunes footballeurs. C'est comme cela qu'un soir nous sommes allés à Blois voir Philippe Gondet chez ses parents. J'ai ainsi monté l'équipe... ». La montée en première division reste son plus beau souvenir dans l'aventure des Canaris. « Le foot, ce n'est bien qu'en première division, la 2e ce n'est qu'un moyen terme, il faut la subir... », glissait-il y a quelque temps.
C'est Jean Clerfeuille qui engagera l'entraîneur José Arribas, lui assurant sa totale confiance malgré des débuts difficiles. Durant la saison 1962-1963, Gondet et Blanchet font des merveilles. Le 1er juin 1963 le FCN s'impose 2-0 face à Sochaux et s'ouvre les portes de la D1. Et il sera champion de France en 1965 et 1966. De lointains souvenirs. Mais hier, l'équipe de Jean et Henriette Clerfeuille était essentiellement familiale...
Eric Cabanas Presse-Océan