Modérateur: FootNantais modo
StanAjax a écrit:Sans déconner, j'ai connu le combo "C'est vraiment très difficile pour moi, mais..." du chef, suivi du "T'es très intelligent" (sous-entendu "Tu mérites mieux que ce poste") du sous-chef avec qui je n'étais pas compatible (d'après le chef qui assumait vachement).
Gui a écrit:Vikingix a écrit:Et attention à ne pas tout mélanger, croire en la responsabilité individuelle, ce n'est pas une acception du néo-libéralisme mais du simple bon sens.
Le fameux bon sens. Argument ultime des gens qui sont complètement intégrés dans un système.
En l'occurrence, là, le système néo-libéral.Vikingix a écrit:Mais les nouvelles générations doivent absolument assimiler que l'entreprise a autant besoin d'elle que le contraire, et qu'ils peuvent instaurer un rapport de force différent du simple conflit social actuel. Et que tout le monde a des atouts en main.
Cela ramène bien entendu aussi à la notion d'éducation, qui est un vaste sujet.
Nan, mais sérieusement, t'es complètement à côté de la plaque.
Pour toi, moi, ou n'importe qui qui a un bon niveau d'études, évidemment qu'on est plus apte à pouvoir se défendre, se valoriser, face à un employeur. Mais on n'est qu'une minorité de la population française. Tu fais quoi des gens qui n'ont pas eu cette chance-là de pouvoir faire des études et qui bossent dans des métiers pénibles qui ne nécessitent pas de compétences particulières et qui sont donc "interchangeables" facilement ?
Gui a écrit:Vikingix a écrit:Mais les nouvelles générations doivent absolument assimiler que l'entreprise a autant besoin d'elle que le contraire, et qu'ils peuvent instaurer un rapport de force différent du simple conflit social actuel. Et que tout le monde a des atouts en main.
Cela ramène bien entendu aussi à la notion d'éducation, qui est un vaste sujet.
Nan, mais sérieusement, t'es complètement à côté de la plaque.
Pour toi, moi, ou n'importe qui qui a un bon niveau d'études, évidemment qu'on est plus apte à pouvoir se défendre, se valoriser, face à un employeur. Mais on n'est qu'une minorité de la population française. Tu fais quoi des gens qui n'ont pas eu cette chance-là de pouvoir faire des études et qui bossent dans des métiers pénibles qui ne nécessitent pas de compétences particulières et qui sont donc "interchangeables" facilement ?
superman a écrit:J'en ai croisé une fois au macdo, 4 branleurs informaticiens tous contents d'analyser le remplacement des caissières (pas préparées au progrès, d'un autre temps -sic!) par leurs bornes à eux qu'ils ont programmé. Et leur conclusion, c'était de dire qu'ils étaient tous les 4 adaptés au monde moderne, à cette société constituée par et pour eux.
J'étais effaré d'un tel aveuglement, venant de quatre bonhommes qui n'ont surement jamais mis la main dans la terre, dont les choix ont toujours été pris par un manager, incapables de cuisiner ni de choisir la cuisson de leur steak au resto, petits geeks persuadés d'être les élus, incapables de tenir une discussion avec quelqu'un qui ne partage pas la même vie...
LoneCat a écrit:Mais dans la plupart des cas ceux qui font des études l'ont mérité, et certains en ont même sacrément bavé
LoneCat a écrit: La chance, c'est d'avoir eu le papa qui faisait bosser .... Idem pour les études
Delnaja a écrit:LoneCat a écrit: La chance, c'est d'avoir eu le papa qui faisait bosser .... Idem pour les études
Ça ne peut pas se résumer à des parents qui comprennent qu'il faut faire travailler les enfants, indépendamment du milieu social.
Le phénomène est complexe/ramifié et c'est un processus qui débute dès le plus jeune âge, rien qu'avec les capacités d'expression et de description du monde de l'adulte vis-à-vis de l'enfant (Lepage développe un très bon exemple, avec la maman pauvre qui désigne un chien à son bambin d'une manière élémentaire "Regarde Jordan le woh-woh !" tandis la maman plus aisée dira "Regardez Alban, un magnifique golden retriever à poil long comme chez Tatie Béatrice !").
C'est jour après jour que les dispositions à développer tel ou tel "talent" se façonnent. Et ce n'est pas un déclic parental concernant une contrainte à exercer sur ses enfants qui fait la différence. Le plus efficace, je pense que c'est quand même d'avoir une famille qui a les outils pédagogiques et le bagage culturel pour parvenir à développer le goût pour telle ou telle activité.
D'ailleurs, à en croire Lepage, toujours, seulement 3% des enfants d'ouvriers vont à la fac. Est-ce que ça implique que 97% des ouvriers ne souhaitent pas que leurs enfants aillent plus loin que le bac (même si la fac n'est pas la seule option) ? Non, c'est juste que disposer un enfant à la réussite scolaire, ça ne se réduit évidemment pas à le forcer à ouvrir ses bouquins après l'école.
D'une façon générale, le "talent", c'est du bullshit. Sans parler d'exceller, les capacités dans telle ou telle pratique dépendent fondamentalement de l'éveil des dispositions et d'un accompagnement approprié.
Le talent + le travail comme recette quel que soit le milieu social : non. La disposition éduquée à être réceptif à une pratique + les ressources psychologiques, pédagogiques et culturelles de l'entourage, c'est ça qui fait réellement la différence.
Après, oui, on trouve toujours des gens dont les accomplissements excèdent les conditions socio-culturelles de leur milieu d'origine. 3%, quoi.
Delnaja a écrit:D'une façon générale, le "talent", c'est du bullshit.
nemeion a écrit:Et un père ouvrier qui se défoncerait pour ses gosses, malgré toute la meilleure volonté du monde n'aurait ni le blé ni le réseau nécessaire.
nemeion a écrit:Amusant mais percutant l'exemple du clébard
Delnaja a écrit:Moi j'avais fait ma crise pour faire espagnol plutôt qu'allemand, au collège.
nemeion a écrit:@stan : je voulais comparer avec une famille ayant "plus de moyens".
Ce que je veux dire c'est qu'un père ouvrier pourra moins facilement prendre un prof particulier à ses gosses ou plus tard les aider à se payer une école à titre d'exemple.
StanAjax a écrit:Delnaja a écrit:D'une façon générale, le "talent", c'est du bullshit.
A la base, je suis plutôt raccord avec ça. L'inné, j'y crois pas trop. Mais du coup, comment t'expliques les différences dans une même fratrie, à investissement des parents équivalent ? Je pense qu'on sort du cadre des 3%.
StanAjax a écrit:nemeion a écrit:@stan : je voulais comparer avec une famille ayant "plus de moyens".
Ce que je veux dire c'est qu'un père ouvrier pourra moins facilement prendre un prof particulier à ses gosses ou plus tard les aider à se payer une école à titre d'exemple.
Mais justement, en France, tu n'as ni besoin de prof particulier, ni de "payer" une école pour avoir accès à une formation de haut niveau.
Enfin, ce n'est peut-être plus vrai aujourd'hui, mais jusqu'à peu, c'était bien le cas.
sansai a écrit:Par contre : c'est une erreur communément répandue, mais une véritable erreur, de croire que deux gamins ont la même histoire parce qu'ils ont les mêmes parents et qu'ils ont grandi dans le même foyer (pour prendre des évidences qui sautent aux yeux : dans un couple de jumeaux, en général, il y a un dominant et un dominé. Dans une fratrie plus classique, il y a un aîné qui essuie les plâtres, un benjamin qui bénéficie de parents plus à l'aise avec leur parentalité, et voire un cadet dont les parents n'attendent plus rien parce qu'ils se sont déjà réalisés en tant que parents avec ses aînés. Etc, etc).
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 17 invité(s)