par Tarif Maison » 15 Oct 2019 19:04
Dans P-O.
FC Nantes. La Jonelière au cœur d’un poker menteur.
Waldemar Kita laisse entendre qu’il aurait trouvé un terrain à Pont-Saint-Martin pour installer son centre d’entraînement… Mais la métropole lui propose un bail de 50 à 99 ans sur le centre José Arribas.
L’idée met en émoi l’association A la Nantaise, qui vient de se fendre d’une lettre ouverte à Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de la Métropole. Elle y expose ses vives inquiétudes » sur la possible délocalisation des équipements du FC Nantes, dans un premier temps le centre d’entraînement, hors de la métropole.
La rumeur en effet va bon train, alimentée par Waldemar Kita lui-même. « On ne peut plus rester à la Jonelière car on ne peut rien faire. On peut aller ailleurs et on y travaille sérieusement », confiait-il en septembre à nos confrères de Ouest France.
Par le passé, le président nantais et son fils Franck, directeur général délégué du FCN, ont visité plusieurs sites. Notamment le château de la Pervenchère à Casson, qui s’étend sur 30 hectares, contre 14 à la Jonelière.
Depuis l’échec du projet Yellopark, ils ont repris le dossier. Et un nom revient avec insistance pour accueillir les professionnels, le centre de formation, les féminines et l’école de foot : Pont-Saint-Martin. « Des choses sont dites ou écrites. Ce serait un grand bonheur d’accueillir le FCN, monument du football français, mais il faut prendre beaucoup du recul, tempère Yannick Fétiveau, le maire, que la rumeur fait rire. « Je pense que le FCN est à la Jonelière pour longtemps encore ».
Pourtant, dans ce grand jeu de poker menteur entre les Kita et la métropole, nos confrères de 20 minutes pensent avoir déniché une bonne main : le 25 septembre, jour du derby Nantes-Rennes, les Kita père et fils auraient rencontré un notaire. Ils lorgneraient un terrain de plusieurs hectares proche de l’aéroport et du périphérique, pas très loin non plus de l’A83 prisée des supporters vendéens. Mais un site en dehors de la métropole nantaise !
Waldemar Kita, qui a fait appel à un communicant extérieur, Guillaume Didier, refuse de s’exprimer. « Sujet trop brûlant, confirme une source au sein du club. « Il ne confirme pas mais il ne dément pas , note habilement Guillaume Didier.
Un départ à Pont-Saint-Martin ou ailleurs hors de la métropole, ce serait évidemment un méchant pied de nez à Johanna Rolland, qui a brutalement stoppé le projet Yellopark il y a un an et aux supporters ultras qui, depuis des années, gâchent la vie et surtout les projets des Kita.
Selon nos sources, l’Hermine de Nantes regarderait aussi de très près ce projet. Le nouveau président, Thierry Brochard, lui aussi aux abonnés absents, est l’un des proches collaborateurs de Jean Immoff, le patron d’Offset 5 à La Mothe-Achard (85). Un grand ami de Waldemar Kita et ancien président de l’association FC Nantes (le secteur amateur). Une proximité qui facilite sans doute les discussions.
Cet engagement de l’Hermine interrogerait sur le sort du Centre éducatif nantais pour sportifs (Cens), qui accueille à la Jonelière, outre les espoirs canaris, une quinzaine de jeunes pousses du basket nantais.
Quoi qu’il en soit, le temps presse. Parce que le bail entre le FCN et la métropole pour la Jonelière expire fin 2021. Et parce que le centre de formation, qui a fait la réputation des Canaris, risque de ne pas pouvoir intégrer la catégorie Prestige. Au-delà de la baisse des subventions, ce serait évidemment un coup dur pour l’image du FCN auprès des futurs cracks du foot français.
Volte-face. La proposition est arrivée il y a quelques heures sur le bureau de Waldemar Kita. La métropole envisage un bail emphytéotique sur la Jonelière. Reste à en préciser la durée, entre 50 et 99 ans. La collectivité l’avait déjà annoncé : elle financera aussi la rénovation des Basses Landes (photo), pour accueillir les féminines et les jeunes du FCN (lire nos éditions du 19 octobre). Après avoir rejeté « sèchement » l’idée, le président Kita ne fermerait plus la porte. D’autant que la métropole va aussi rénover la plaine de jeux de la Jonelière, face au fief du FCN. Mais elle n’entend pas mettre un centime dans la réhabilitation du centre José-Arribas, « utilisé que par les pros ». À l’évidence, les négociations seront ardues.