Dans un papier de O-F sur Deschamps, ses anciens partenaires racontent ses premiers pas avec l’équipe première.
Der Zakarian : « A l'entraînement, Deschamps, il n'avait peur de rien »Didier Deschamps est un modèle de précocité. Il n'a pas 17 ans lorsqu'il dispute son premier match professionnel, à peine 19 ans lorsqu'il est intronisé capitaine du FC Nantes. Cette ascension fulgurante est accélérée par un événement tragique. En novembre 1984, un accident de voiture fauche la vie de Seth Adonkor et Jean-Michel Abejof, stoppe la carrière de Sidi Kaba.Le FC Nantes a perdu deux êtres chers, mais aussi deux joueurs majeurs, qui incarnaient l'avenir du club. «
Ce sont des circonstances tragiques qui m'ont lancé plutôt que prévu, nous rappelait Didier Deschamps, jeudi, à Clairefontaine.
C'est une réalité dramatique qui m'a propulsé. » Pour compléter l'effectif endeuillé, le Basque est appelé dans le groupe professionnel. Endurant, physique et capable de lire le jeu rapidement, il en a l'étoffe, même si « techniquement, ce n'était pas un joueur parfait », selon M. Zaeta, entraîneur à la formation.
Ses lacunes, il les compense par sa mobilité, sa capacité à se glisser dans les intervalles pour trouver des angles de passes faciles. «
Avec lui, il n'y a pas de superflu, ni de fantaisie », résume David Saint-Guily. «
Il était efficace, avec zéro déchet », résume Franck Mauffay. Quand il intègre le groupe pro, il est respectueux sans se montrer inhibé. Au contraire. Et ce n'est pas nouveau.
«
Quand il allait au-dessus pour compléter une séance, les autres n'appréciaient pas toujours car il n'était pas timide, s'amuse encore aujourd'hui Raynald Denoueix.
Il mettait un peu la semelle, même à Jorge Burruchaga. » «
On leur faisait le turbin et ça dépassait les bornes, reconnait, aujourd'hui, le sélectionneur. Coco voulait préparer l'équipe et ce n'était pas vraiment un match d'entraînement pour eux. Pour nous, c'était top. »
Michel Der Zakarian, pourtant pas réputé pour ses tendres interventions, se rappelle du jeune Deschamps, qui n'avait pas froid aux yeux et se permettait d'astiquer les chevilles des joueurs plus expérimentés. «
Il n'avait peur de rien, raconte l'actuel entraîneur de Montpellier.
Il taclait, il mettait des tampons. Il anticipait, grattait des ballons. Il était très agressif et ne lâchait rien. Il avait déjà ce caractère dont il ne s'est jamais départi ensuite. »
Didier Deschamps bouscule et s'impose rapidement. Il démontre même un peu d'impatience la première saison, avec seulement sept matches à la clé, mais une seule titularisation, à Bastia (22e journée), dans une équipe qui joue le titre (2e à 3 pts du PSG). «
Remplaçant, pour lui, ce n'était pas possible, confirme David Saint-Guily.
Au centre, déjà, malgré son âge, il passait devant tout le monde. »
«
Il avait conscience de son potentiel, de ses qualités comme de ses manques, précise Loïc Amisse.
Mais il était à l'écoute et demandeur de conseils. » Sur le positionnement comme sur la gestion d'une carrière. «
Il avait envie de progresser », complète Michel Der Zakarian. Il prend appui sur ce dernier, mais aussi Vincent Bracigliano ou Loïc Amisse, dont il aurait bien fait son adjoint lorsqu'il entame sa carrière d'entraîneur à Monaco, au début des années 2000. «
Il m'a appris des tas de trucs, des détails qui comptent. »
Didier Deschamps entend et applique. Vite. Très vite. «
Avec Marcel, ils nous échappent, résume Franck Mauffay, son voisin de chambre au centre.
On ne vit plus les mêmes choses. Dans le regard du club, ils sont le futur. »
Pour illustrer l’article, O-F publie une photo de l’équipe réserve à l’époque.

Et là, c’est chaud bouillant pour les reconnaître.
Debout de g. à d. : R.Denoueix, S.Moreau (?), XX, XX, M.Desailly, XX, XX, XX, A.Kombouaré, XX, XX, XX, G.Zaetta.
Au 1er rang : D.Deschamps, XX, L.Obry, J.J.Eydelie, XX, XX, XX, XX et F.Mauffay.
Vous voyez des corrections à apporter ? Et des noms en plus ?
